Quelqu'un m'a demandé pourquoi je n'avais pas encore parlé de l'attitude du gouvernement français par rapport aux roms dans ce blog. Ma première réponse était d'abord que j'avais un grand sentiment de honte. Ce sentiment je l'ai toujours comme hier soir par exemple en regardant un reportage sur ce sujet dans le "jeugdjournaal" avec mes enfants.
Mais j'ai aussi un grand sentiment de colère.
Ce qui me m'est en colère ce n'est pas tant la politique de démantèlement des camps illégaux de roms en France car il faudrait être bien hypocrite pour ne pas reconnaître que ces camps sont inacceptables pour tout le monde. Je veux dire par là inacceptables pour les populations autour de ces camps et pour les roms eux-mêmes, j'ai eu l'occasion de voir un de ces camps de près et la situation sociale et sanitaire est terrible. De tels bidonvilles n'ont pas leur place dans nos démocraties européennes. Il faut trouver d'autres solutions, c'est indispensable.
Ce qui me m'est en colère c'est l'instrumentalisation de cette politique envers les roms. Les discours du gouvernement et du chef de l'État sur cette question n'ont fait qu'attiser, dans un but électoraliste, la haine. Alors que le rôle de l'État est d'apaiser les tensions, l'État français, lui, s'applique au contraire à les raviver en jetant de l'huile sur le feu.
Une attitude très dangereuse et il suffit de regarder ce qui se passe en Italie, où Berlusconi et ses sbires font la même chose depuis quelques années. Le résultat c'est que les racistes et autres extrémistes se sentent légitimés dans leurs actions. C'est ainsi que l'on voit réapparaître des choses que l'on croyait pourtant disparues en Europe comme des pogroms "tranquilles" où des populations locales armées de bâtons s'en vont faire du nettoyage ethnique dans leur région.
Je n'aime pas trop les proverbes mais celui-ci me paraît de bon sens:
Qui sème le vent récolte la tempête.
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Un bon article dans lemonde.fr sur ce sujet
Je vous conseille aussi ce reportage radio sur la chasse aux roms en Italie.