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Avec le temps

1978, j'avais quinze ans, adolescent un peu boutonneux, une grande écharpe en laine, un jean pourri avec des inscriptions Pink Floyd, Led Zep, Deep Purple et j'avais une copine de 20 ans. Elle s'appelait Nicole. Ma mère et ma soeur ne l'aimaient pas, elles la trouvaient trop âgée pour moi. Moi je l'aimais comme un fou. Le mercredi après-midi nous nous enfermions dans sa chambre. Rideaux fermés, bougies, bâtons d'encens, nous écoutions Léo Ferré et nous pleurions ensemble sans savoir pourquoi. Un jour Nicole m'a quitté pour partir vivre en Lozère élever des chèvres.

10 ans plus tard un soir à Carrefour j'ai retrouvé Nicole revenue de Lozère et devenue caissière de supermarché. Moi j'étais devenu un branché de la publicité. Avec le temps va tout s'en va...

 

Avec le temps - Léo Férré

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie le visage et l'on oublie la voix
Le coeur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller
Chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre qu'on adorait, qu'on cherchait sous la pluie
L'autre qu'on devinait au détour d'un regard
Entre les mots, entre les lignes et sous le fard
D'un serment maquillé qui s'en va faire sa nuit
Avec le temps tout s'évanouit

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
Même les plus chouettes souvenirs, ça, t'as une de ces gueules
A la galerie j'farfouille dans les rayons d'la mort
Le samedi soir quand la tendresse s'en va toute seule

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
L'autre à qui l'on croyait pour un rhume, pour un rien
L'autre à qui l'on donnait du vent et des bijoux
Pour qui l'on eût vendu son âme pour quelques sous
Devant quoi l'on s'traînait comme traînent les chiens
Avec le temps, va, tout va bien

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
On oublie les passions et l'on oublie les voix
Qui vous disaient tout bas les mots des pauvres gens
Ne rentre pas trop tard, surtout ne prends pas froid

Avec le temps...
Avec le temps, va, tout s'en va
Et l'on se sent blanchi comme un cheval fourbu
Et l'on se sent glacé dans un lit de hasard
Et l'on se sent tout seul peut-être mais peinard
Et l'on se sent floué par les années perdues, alors vraiment
Avec le temps on n'aime plus

 





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